Projet en partenariat avec l'Institut français de Russie et le Théâtre d'Art de Moscou (MXAT) / Création le 15 décembre 2013

Un cheval dévore un chapeau de paille dans une forêt. Voilà sur quoi repose l’intrigue du Chapeau de paille d’Italie. Sur la dévoration du dit chapeau. Comme une boule de neige qui grossit et grossit encore à mesure qu’elle avance, de ce point de départ burlesque vont débuter des péripéties qui ne feront que s’empirer. 1er problème, ce chapeau appartient à une femme dont le soupirant espère son remplacement.  2ème problème : Fadinard, propriétaire du cheval se marie ce jour même. Il se retrouve donc  contraint de partir à la quête du chapeau poursuivi en permanence par sa noce.

Pris dans un tourbillon infernal, sa recherche devient cauchemardesque. Comme dans un rêve, l’absurde, le démesuré et l’invraisemblable se côtoient. La logique, la vraisemblance, les contours de l'espace et du temps se troublent. Plus la pièce avance, plus sa folie se déploie en prenant l’apparence d’une pièce musicale et chorégraphique hilarante.

Tous les personnages sont représentés comme des caricatures. Elles sont sculptées par la parole, pas de psychologie dans tout ca. La langue et le corps sont agiles, précis quasi mathématiques. Labiche fait un portait au vitriol de ce milieu petit bourgeois qui se construit par l'argent. Les rapports de force sont féroces. Labiche est ici acerbe, presque mélancolique mais aussi et surtout poétique. En effet, dans cette course infernale, au milieu de toute cette agitation, de ces corps dansants, de ces paroles chantées, Fadinard se débat avec une grâce pleine de noirceur dans ce cauchemar éveillé.